Résumé

À l’heure où l’agilité et l’innovation déterminent les leaders de demain, repenser la stratégie d’entreprise devient impératif. Ce texte explore pourquoi, face aux transformations rapides du marché, les entreprises doivent privilégier une fondation basée sur leurs capacités plutôt que sur des processus rigides. En adoptant une vision centrée sur les capacités, les organisations embrassent une flexibilité sans précédent, transformant ainsi chaque défi en une opportunité de croissance. L’approche par Business Capability Mapping se révèle alors comme un guide indispensable, permettant aux entreprises de s’inscrire dans un développement organique aligné avec leur essence et leur écosystème. Ce pivot stratégique s’impose non comme une alternative, mais comme une nécessité pour toute entreprise visant une transformation agile et durable dans notre monde topologique en constante évolution.

Corps

Avant tout chose, il est important de bien les deux éléments clés, les capabilities et les processus. Dans le contexte du « Business Capability Mapping » (cartographie des capacités d’entreprise), une « capability » (capacité) et un « processus » (process) sont des concepts distincts mais interconnectés.

Capability / Capacité

Une capacité représente l’ensemble des compétences, des ressources et des expertises qu’une organisation possède ou doit acquérir pour accomplir une activité particulière ou atteindre un objectif spécifique. En d’autres termes, une capacité se concentre sur ce qu’une entreprise est capable de faire. Il est important de noter que les capacités sont stables et ne changent pas fréquemment, offrant ainsi une vue d’ensemble des compétences fondamentales de l’entreprise​​​​. Les capacités sont articulées autour de noms qui reflètent le cœur de l’activité de l’entreprise, comme « Gestion de la relation client » ou « Gestion de l’innovation »​​. Les capacités seront qualifiées, outre par leur fonction par leur : participation au chiffre d’affaires, criticité, stabilité, régulation, …

Processus

Un processus, en revanche, décrit comment une activité ou une tâche spécifique est effectuée au sein de l’entreprise. Un processus s’appuie sur plusieurs capacités. C’est un ensemble d’actions ou d’étapes séquentielles que l’entreprise suit pour réaliser une activité donnée. Contrairement aux capacités, les processus sont souvent plus détaillés et évoluent plus fréquemment en fonction des changements opérationnels et plus globalement des pressions exogènes ou endogènes. Les processus sont des éléments constitutifs des capacités et représentent le « comment » par rapport au « quoi » des capacités​​.

En résumé, dans le cadre du « Business Capability Mapping », les capacités se concentrent sur ce que l’entreprise fait ou peut faire, tandis que les processus détaillent comment ces activités sont réalisées. Les deux sont complémentaires et contribuent ensemble à la performance globale de l’entreprise.

Pourquoi investir d’abord sur les capacités plutôt que sur les processus

Privilégier les capacités aux processus constitue une réflexion fondamentale dans le contexte d’une transformation organisationnelle et technologique. Cette approche, loin d’être une simple préférence méthodologique, s’inscrit dans une logique de pérennité et d’adaptabilité face aux mutations incessantes du marché. Lorsque les entreprises s’ancrent dans les processus, elles se trouvent confrontées à un paradoxe : chaque modification devient un défi majeur, engendrant rigidité et fragilité. En revanche, s’appuyer sur les capacités transforme radicalement la donne. Tout changement se révèle alors comme une opportunité inestimable de valoriser et d’exploiter ces mêmes capacités. Cette distinction n’est pas anodine ; elle marque le passage d’une logique séquentielle à une logique organique et durable.

Dans le passé, les chaînes de valeur étaient définies par leurs séquences d’étapes. Aujourd’hui, elles se caractérisent par les lieux où ces capacités s’exercent et interagissent. Nous sommes dans une société de Plate-forme. Cette évolution est symptomatique de la transition d’un monde gouverné par les distances physiques à un monde topologique, où la proximité et la connectivité règnent en maîtres. Penser en termes de processus, et donc en séquences d’étapes, devient dès lors obsolète. Il est impératif d’adopter une vision dynamique et flexible, axée sur l’alignement de nœuds topologiques, autrement dit, sur les interactions entre capacités au sein d’un écosystème interconnecté.

Le monde a changé, les règles de pilotage d’entreprises doivent s’adapter

Cette orientation vers une approche par capacités s’apparente à un développement organique, dicté non par un plan prédéfini, mais par l’essence même de l’entreprise et par les synergies au sein de son écosystème. Si se raccrocher aux processus peut sembler rassurant de prime abord, cette stratégie est en réalité périlleuse dans l’environnement actuel. Le succès, éphémère, se dissipe au gré des transformations du marché, de plus en plus rapides et imprévisibles.

En revanche, en mettant l’accent sur le développement et l’optimisation des capacités, les entreprises s’inscrivent dans une démarche pérenne. Cette approche leur permet non seulement de s’adapter en temps réel aux évolutions du marché, mais aussi de penser à moyen et long terme. Elle transcende l’urgence du court terme pour s’ancrer dans une vision stratégique à longue portée.

Conclusion et action

En définitive, penser en termes de capacités plutôt qu’en processus n’est pas simplement une option ; c’est une nécessité pour toute entreprise aspirant à la résilience et à l’innovation dans le tumulte de l’ère contemporaine. Le Business Capability Mapping se présente ainsi comme un outil précieux, guidant les organisations vers une compréhension approfondie de leurs atouts intrinsèques et vers une valorisation continue de ces derniers. Dans cette perspective, je me tiens prêt à accompagner les entreprises désireuses d’embrasser cette démarche, véritable clef de voûte pour une transformation réussie et durable.