Viser uniquement le court terme? une opportunité amenée par l’IA et les Géants de la donnée client notamment dans le retail

Après moi le déluge? Gueule de bois en vue?

Je suis surpris de voir comment certains utilisent les services d’intelligence artificielle proposés par les méga plateformes de data pour garder les résultats  dans le vert et accessoirement passer sur BFMBusiness.

Effectivement quoi de plus efficace, sur le court terme, que de faire faire par des experts ce que l’on ne sait pas faire?

Mais le résultat direct est une dépendance accrue en amont comme en aval de ses concurrents, géants de la data, et un départ de ses talents.

Il y existe au moins 3 profils de méga plateformes actives sur le secteur du retail qui aujourd’hui cherchent à  capter le marché en proposant de faire à la place:

  • les méga plateformes amonts: elles capturent l’intention de visiteurs et dispatchent les visiteurs sur le online ou sur le offline. La principale Google.
  • Les méga plateformes avales: elles enregistrent la transaction et opèrent et capturent le flux distribution et dispatchent les colis et probablement bientôt les services associés. La principale Amazon.
  • Les plateformes média ou en d’autres termes marketplace: Le client est la marque, le visiteur « la valeur pour la marque », elles présentent des visiteurs aux marques. Ici on trouve Google, Amazon et très bientôt Alibaba car c’est son cœur business.

 

Petit rappel sur l’intelligence artificielle

L’intelligence artificielle notamment pour sa composante machine learning et deep learning se caractérise par un modèle apprenant et non réversible. Ce qui signifie que lorsque l’on utilise un algorithme d’IA avec ses données, on « forme » le service et ce n’est pas réversible. On ne peut pas désapprendre à l’algorithme.

Très concrètement si on utilise le service IA d’un tiers, on le forme sur nos données et donc par exemple sur le comportement de nos clients dans le retail.

 

Aussi devant la pression du marché, quand on ne sait pas faire et que l’on ne veut/peut pas investir, le plus simple est de faire faire par un expert, un prestataire externe qui est déjà très actif sur le secteur. Mais dans ce cas là, sauf à mettre des réserves qui rendront la solution peu efficace ou très chère, on formera ce prestataire sur son savoir-faire.

De plus le prestataire peut largement amplifier cet apprentissage pour lui même en le partageant avec d’autres clients, loi de Metcalfe.

Et naturellement on augmente sa dépendance dans les opérations et notamment en interactions clients: recrutement/commerce et distribution …. On a donc une dépendance digitale front et back qui s’accroît.

Et pendant ce temps-là on ne s’interroge généralement pas sur ses fondamentaux qui permettront de se réinventer, la mission. On prétend faire une transformation digitale, on repeint les murs avec des couleurs cools héritées de ses géants de la data qui eux même n’ont jamais eu à faire cette fameuse « transformation digitale ». On met en avant des startups, on fait des grandes messes pour montrer que le digital c’est « cool,  … mais dans le meilleur des cas on ne génère qu’une légère amélioration pour le court terme.  Bref, je suis cru mais je crois que l’on cache la misère, on fait partir les talents et globalement on organise une grande usurpation…

Certains prétendent que travailler avec un géant de l’exploitation de données clients permet d’apprendre, mais apprendre quoi? Et qui apprend, l’entreprise ou les acteurs du deal ? Certainement pas l’IA propre à l’enseigne alors qu’elle devrait devenir de repository du savoir faire de celle-ci.

La santé d’une entreprise notamment du retail doit donc s’analyser au regard de son niveau de dépendance vis-à-vis des concurrents amonts et avals et au regard de l’unicité de son savoir et pas uniquement de son chiffre d’affaire. Ni de la popularité de son dirigeant dans les médias… 

Et puisque que l’on est dans les recommandations pour juger de la santé de l’entreprise, renseignez-vous sur le nombre de mise à jour par an du site ecommerce ou de la vitesse de déploiement d’une nouvelle règle fiscale dans le SI par exemple… Vous aurez des surprises…

Amis actionnaires à vous de voir …

Et surtout, si vous croyez dans l’entreprise investissez dans vos équipes pour qu’elles fassent eux-même au regard d’une mission définie et portée! Vous trouverez des talents exceptionnels dans les équipes aujourd’hui parfois dépitées de voir cette forme d’abandon. 

 

Comm Dab preneur des vos commentaires, Merci!

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