Selon moi le concept de vie privée est une invention de la société industrielle. Nous sommes devenus anonymes pour être assimilables à une masse et donc adressables en volume par les industriels. Et le pendant voire la contrepartie de cet anonymat a été l’émergence de la notion de vie privée.
Mes propos sont volontairement caricaturaux afin de tenir en quelques lignes …
Avant l’ère industrielle, l’ère du village, la vie privée n’existait pas. En tant que membre d’une communauté, tous les faits et actes était connus. Quand on allait acheter son pain tout le monde le savait. La vie privée et professionnelle était confondue, l’enseignant habitait au-dessus de l’école et le boulanger au-dessus de la boulangerie. La société industrielle reposant sur l’optimisation des processus nous a fait oublier nos pratiques ancestrales.
Dans l’économique numérique, la société en réseau, la performance n’est plus portée par les processus mais par la capacité de capter les opportunités … comme dans la société avant le déferlement du modèle industriel…
Il s’agit, toujours selon moi, d’une bascule d’une société en réseau basée sur les distances physiques à des distances « topologiques » (par points d’intérêts).
Nous sommes donc en train de redécouvrir ce que nous pratiquions avant l’ère industrielle avec bien sûr une puissance décuplée puisque le village peut être mondial.
Certaines pratiques que nous redécouvrons : monnaies locales, prêts entre amis, « co-quelque chose », l’entreprise individuelle, fusion vie pro/perso, l’ouïe dire, les réseaux de confiance, la personnalisation, le troc, …
Cette transformation est aujourd’hui portée par des géants centralisateurs et généralement américains mais pas uniquement : voir leboncoin ou blablacar. Cependant la cible, selon moi, est une organisation réellement en réseau sans point central. Les approches de blockchain vont dans ce sens et si elles aboutissent ce pourrait être une vraie révolution et les états risquent de vaciller… voir mon autre papier.